Les vieillards à l'hospice!...?

Il fut un temps où l'âge était un avantage sous nos cieux. la consigne était: "mon fils, respecte toujours les plus âgés". Et chacun en tenait compte. A croire que cet enseignement n'est plus d'actualité. Plus aucun honneur n'est fait aux vieillards. Nous sommes en train de nous rapprocher de la position occidentale, qui dicte que le vieux, inactif du point de vu professionnel, (donc inutile dans la société, pense-t-on) doit être parqué dans un hospice. "La maison de retraite". Il est bien vrai que le vieux y gagne au moins deux choses: L'attention rémunérée qu'on lui porte, et l'entourage de gens de sa génération. Plus proches de ses aspirations et de son mode de pensée.
Mais, si l'idée parait bien défendable dans un mode occidental déjà pas très penché vers la vie communautaire, elle nous semble en revanche porteuse d'ingrédients de déstructuration pour nos valeurs bantoues.
Mi tah de ya?

Je connais en peu car j'ai travaillé + de 30 années en France auprès d'eux.
La situation culturelle, je connais aussi car nous avions ici il y a à peine 40 ans les mêmes interrogations; la situation sociale également.
J'ai vu l'an dernier au WN, dans un village, la situation des "vieux", et je peux témoigner qu'elle n'était pas resplandissante. Bien sûr, le village aidait et soulageait. Mais les demandes du chef de village de venir mettre en place des dispensaires étaient fortes et réelles.
Canton Bissok, en 2009 et 2010.
Que réponds-tu et quelles solutions apportes-tu?????????
rf

Solutions? Réponses?
Pas faciles. L'idée était justement d'ouvrir un débat pour que d'éventuelles échanges aboutissent à des solutions de prévention. Mais au point où nous en sommes...
Peut-être ne pas chercher à re-créer la roue. Et s'inspirer simplement des solutions déjà trouvées ailleurs...

Tiens! Je vous raconte un fait:
Hier, je reçois un coup de fil d'un de mes oncles. Retraité, il vit au village avec les quelques frères qui lui restent. Les autres étant morts. Au milieu d'eux, une "matriache" approchant la centaine (d'années de vie).
Quel est le problème alors?
Eh bien, mon oncle m'appelle pour que je transmette ce message à un des petit-fils de la vieille: "Votre grand-mère nous cause des soucis ici. Elle tombe souvent de son lit, au risque de se brûler dans le feu du foyer mis à ses cotés pour la réchauffer. En plus ses incontinences deviennent chroniques. Il devient difficile de s'en occuper..."
Que faire? Aiguiller tout le poids du problème vers le petit-fils en question? Sous prétexte qu'il est le descendant le "plus direct"? Alors que la tradition aurait commandé qu'un tel problème trouve solution au sein de la cohésion du clan...

Que faut-il en faire? Ils seront de + en + nombreux comme ici en France, et il faudra bien que quelqu'un s'en charge !
La culture, les traditions, la coutume....on a connu ici! Mais quand les enfants d'Oyem vivent à LBV ou à PG, comment peuvent-ils s'occuper de leur parents restés au village?
J'ai vu vers Bissok la situation. Bien sur que la solidarité du village existe, au sens très large, mais je suis désolé ce n'est pas cela une digne prise en charge de la vieillesse.
D'ailleurs le chef du village ne se trompait pas lorsqu'il me proposait une case pour y faire le siège d'un dispensaire où des équipes itinérentes iraient d'un village à l'autre aider les " aidants naturels ", la famille si elle est présente.
Mais il faut professionnaliser et former, et trouver au ministère les moyens de ses ambitions.

Mbolo.
Au fil de vos interventions, je me rends compte que vous avez du vécu dans le domaine qui nous préoccupe. Bref, vous savez de quoi vous parlez!
Par contre, je suis "refroidi" par l'allusion au... MINISTERE...
Vous... savez que sous nos cieux, les ministères ont souvent des... priorités... bien différentes de celles du commun des mortels. Preuve? Si les priorités étaient les mêmes, les hôpitaux germeraient ici et là. Ainsi que les centres sociaux... Bref!
Par contre, je partage avec vous ce fait observé dans mon quartier:
Un monsieur d'un âge avancé vivait dans sa concession, acquise au moment où il était encore actif. Après y avoir vécu plusieurs années avec sa famille, il se retrouva seul; son épouse l'ayant quittée. Et ses fils étant partis s'installer ailleurs. C'est ainsi que le fils ainé, eu la bonne idée de payer le service d'une dame pour s'occuper de son père.
J'ai eu le plaisir de connaître la dame. Je connaissais aussi le vieillard. Il vient à peine de nous quitter. Mais je peux témoigner que j'ai vu la dame s'investir de tout coeur dans sa tâche. Elle a accompagné ce vieil homme jusqu'à son dernier soupir. Un bel exemple de consécration. Presqu'un sacerdoce!

si j'avais votre mail, j'enverrai des photos
rf

pardon pour la faute du verbe au conditionnel, moi l'ancien prof de Français d'oyem
rf

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