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 meboka meboka

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meboka meboka




Messages : 2
Date d'inscription : 23/01/2011

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MessageSujet: meboka meboka   meboka meboka EmptyDim 23 Jan - 1:01

L’ HERBE NE SOIGNE PAS LA VIOLENCE,
Ce que J’ai vu à GOMA (Nord KIVU) !
SOPROPO/COJESKI/SAVE du 3 au 31 Mai 2010.
Fabienne NGOUNGOU Tradipraticienne (Libreville-Gabon)



SOMMAIRE

I- LA PLACE DES TRADIPRATICIENS DANS L’ENVIRONNEMENT MEDICO-SOCIAL AU GABON
1-1 : Une présence marquée des Tradipraticiens face à la faiblesse du système de santé.
1-2 : Vers une reconnaissance du Travail des Tradipraticiens ?

II- LE TRADI-PRATICIEN NE TRAITE PAS LA VIOLENCE (LE VIOL)
2-1 : Le viol est une notion inconnue dans nos traditions
2-2 : Mais dont les séquelles peuvent être soulagés par un guérisseur






L’ HERBE NE SOIGNE PAS LA VIOLENCE,
Ce que J’ai vu à GOMA (Nord KIVU) !
SOPROPO/COJESKI/SAVE du 3 au 31 Mai 2010.
Fabienne NGOUNGOU Tradipraticienne (Libreville-Gabon)



SOMMAIRE

I- LA PLACE DES TRADIPRATICIENS DANS L’ENVIRONNEMENT MEDICO-SOCIAL AU GABON
1-1 : Une présence marquée des Tradipraticiens face à la faiblesse du système de santé.
1-2 : Vers une reconnaissance du Travail des Tradipraticiens ?

II- LE TRADI-PRATICIEN NE TRAITE PAS LA VIOLENCE (LE VIOL)
2-1 : Le viol est une notion inconnue dans nos traditions
2-2 : Mais dont les séquelles peuvent être soulagés par un guérisseur
traitement.

En Afrique, le problème se pose différemment. Le patient s’oriente chez le guérisseur pour des raisons diverses : la tradition, absence de structure de soins, moyens financiers limités, désespoir face à l’incapacité de la médecine moderne à traiter la maladie…

A côté de ces aspects, Il convient de souligner que être guérisseur c’est d’abord avoir le « don » de soigner. Ensuite, ce « don » peut être transmis à la progéniture mais pas de façon systématique. Tout un chacun n’est pas prédisposé à devenir guérisseur.

La médecine accentue la recherche sur les pratiques des guérisseurs, notamment sur les herbes et les arbres utilisés pour traiter telle ou telle autre pathologie. Mais c’est l’association guérisseur-chercheur qui peut apporter des résultats crédibles et riches.

Par exemple, un médecin qui n’a pas l’habitude de cette pratique ne saura jamais que pour traiter un enfant de huit ans qui a subi des violences sexuelles, il suffit d’appliquer le cœur de la banane Plantin en décomposition (M’boolo) que l’on aurait réchauffer dans un paquet à feu doux sur l’organe génitale de la petite fille, pour éliminer les microbes et panser les blessures afin de ramener le corps à l’état initial.

Ce n’est qu’après avoir obtenu cette information, qu’il commencera à étudier ce traitement pour le rendre éventuellement moderne.

S’il est possible à la médecine moderne de s’approprier des traitements que les « guérisseurs simples » utilisent pour une pathologie, la principale question est de savoir comment s’approprier des visions, des pratiques initiatiques…qui sont aussi des méthodes d’investigation susceptibles de contribuer aux diagnostic en milieu hospitalier.

Par exemple, la médecine moderne traite le «fusil nocturne » seulement lorsque la douleur qu’il provoque laisse des lésions visibles au microscope. Or c’est l’étape final de la maladie. Ces lésions se transforment en cancer. Seul un guérisseur peut reconnaitre les symptôme d’une telle maladie.

Au regard de tout ce qui précède, les tradipraticiens gabonais ont sollicité de la part des pouvoirs publics, l’institutionnalisation de la médecine traditionnelle, lors de la sixième édition de la journée africaine de la médecine traditionnelle. Les textes devraient évoluer vers la certification des différentes pratiques.



II- LE TRADI-PRATICIEN NE TRAITE PAS LA VIOLENCE

2-1 : Le viol est une notion inconnue dans nos traditions…

Le « viol », ce mot qui n’a pas d’équivalent dans ma langue maternelle FANG, (ethnie majoritaire au Gabon) est une arme qui dévaste les populations fragilisées dans les zones en conflit armé.

Le mot « viol » n’existe pas dans notre vocabulaire, du fait que c’est un acte rare, difficilement décelable dans nos traditions.

Dans la langue FANG on fait allusion au « viol », lorsque les parents ont eu des rapports sexuels avant que le nouveau né n’ait pas atteint un certains nombre de mois. Cela se manifeste par des symptômes que les guérisseurs détectent facilement. L’enfant fait de la diarrhée, refuse les seins, fait de la fièvre etc.

On parle aussi de « viol » lorsqu’un adulte entretient un rapport sexuel avec un enfant de moins de 15 ans et que celui-ci tombe malade.

Le viol qui consiste à prendre de force une femme ou un enfant est un phénomène nouveau dans nos sociétés.

Dans certaines régions de l’Afrique subsaharienne telle que GOMA au Nord KIVOU en RDC, Les femmes et les enfants sont à la merci des factions qui se battent pour des objectifs souvent inconnus des victimes.

Pour assouvir leur désir sexuel, les hommes en armes prennent de force les femmes et des enfants. Ces actes sont accompagnés de violence sur les victimes.

Dans nos grandes villes, la presse fait également écho (dans la rubrique fait divers) des violences sexuelles dont les jeunes filles sont victimes, entrainant parfois la mort.
La violence qui précède ces actes abominables est difficilement acceptable dans un monde où chacun aspire à un mieux être.

Comment soutenir les victimes de ces violences? comment rétablir la dignité bafouée? les familles détruites, la santé entamée? Que peut faire le guérisseur face à ce type de phénomène ?


2-2 : …m ais dont les séquelles peuvent être soulagés par un guérisseur

Je consulte chaque jour dans mon temple « EWOUMA-MEZIMA-TINANGA ». Les cas qui me parviennent, sont liés souvent à la maladie.

Une femme victime d’un viol aura du mal à se livrer à un inconnu notamment si celui-ci n’est pas accompagné de violence.

Une épouse qualifierait difficilement les relations que son mari aurait eu avec elle sans son consentement de viol. Si cela était le cas, néanmoins, elle n’en ferait pas état, au risque d’être répudiée. « les problèmes conjugaux se traitent dans la chambre » dit-on. C’est pourquoi, il est difficile d’évoquer cette question dans le cadre de la médecine traditionnelle.

Cependant, lorsqu’une victime se présente au temple pour soumettre un cas de viol, le « guérisseur voyant » va l’examiner pour comprendre pourquoi ce phénomène s‘est abattu sur le patient.

J‘insisterais ici sur le viol qui est le fait d‘une relation extra conjugale, souvent accompagné de violence. Cela ne signifie nullement que je méconnais les violences subis par les femmes dans leurs couples à cause des rapports non souhaités.

Je voudrais montrer que le guérisseur « NGANGA » peut prévenir ou même prédire à un patient qu’il sera victime d’une violence provenant d’un inconnu.

Ce type de violence peut être lié à un mauvais sort. Dans ce cas « les bains » permettraient à la personne d’éviter cette agression.

La consultation permet ainsi d’orienter la thérapie. Si le viol est du fait d’un délinquant, le guérisseur après avoir déterminé la cause du viol, va prescrire un traitement.
- Echüa (bain) : il s’agit d’une association d’herbes et d’écorces que le guérisseur va utiliser pour purifier la victime.
- Assöck (Lavement ou purge) : il s’agit d’une association d’herbes et d’écorces que le guérisseur va utiliser neutraliser les microbes et de traiter éventuellement les blessures. Ce traitement raffermit la femme.
- La prise en charge psychologique : il s’agit à ce stade de dédramatiser l’acte subi. Le guérisseur amène progressivement la victime à accepter ce qui lui est arrivé, à considérer que c’est un accident qui peut survenir à tous, et que cela ne doit pas entraver sa vie.

A GOMA au nord KIVU, les cas relevés dans les camps correspondaient aux situations de viol avec violence commis par des brigands. Les victimes ont peur.

Il faut tout même relever la situation particulière du Nord KIVU. Le contexte conflictuel dans cette région du Congo, fait que certaines factions transgressent délibérément les lois. Certains individus en position de force, abusent de leur pouvoir pour se procurer de tout ce dont-ils ont besoin.

J’ai pu constater que le harcèlement sexuel était récurrent. D’après certains témoignages, les viols sont fréquents, en milieux scolaire, universitaire et professionnel.

La femme congolaise, dans cette région, serait traitée comme une « bête » et pourtant, la loi congolaise dispose que quiconque aura adopté un comportement portant atteinte à autrui (viol, harcèlement) sera puni de servitudes pénales de 12 ans avec amende (article 174 (d) loi congolaise N° 06/018 du 20 Juillet 2006 modifiant et complétant le décret du 30 Janvier 1940)

Une victime en larme de s‘exploser : « ce diable nous poursuit même dans les églises ».

L’intervention du guérisseur dans ce genre de situation se situe à deux niveaux.

- Psychologique : il s’agit de rassurer le patient. Un travail « sur soi » est fait afin d’amener le patient à considérer que la violence subie, est un accident de la vie mais qui ne doit pas enlever le goût de vivre. Ce type de violence peut avoir un lien avec les origines des victimes.

Pourquoi la communauté vit - elle une telle violence ? Les ancêtres ne sont-ils pas en colère par rapport à la transgression des règles traditionnelles ?

Autant de questions qui pourraient amener la victime à faire un travail sur soi.

- Médicale : il s’agit à ce niveau de traiter les victimes à l’aide des différents traitements disponibles ( échüa, assöck etc. le but visé étant de purifier le corps).

Dans le cas précis, j’ai demandé à mes collègues Tradipraticiens de la région et les chefs coutumiers appelés « MWAMI » d’intercéder aux prêts des ancêtres afin d’éradiquer ce phénomène qui peut provenir que de la malédiction.

La femme congolaise se tait devant ce drame, non par ignorance de la loi, mais par peur des représailles. Malheureusement, tous ces enfants qui naissent dans ses viols et harcèlement sont à leur tour victime de traumatismes. les conséquences ne sont pas négligeables.













































































































































































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Miéhdzâ
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Miéhdzâ


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MessageSujet: Re: meboka meboka   meboka meboka EmptyDim 23 Jan - 10:05

meboka meboka a écrit:
...
Le mot « viol » n’existe pas dans notre vocabulaire, du fait que c’est un acte rare, difficilement décelable dans nos traditions.

Dans la langue FANG on fait allusion au « viol », lorsque les parents ont eu des rapports sexuels avant que le nouveau né n’ait pas atteint un certains nombre de mois. Cela se manifeste par des symptômes que les guérisseurs détectent facilement. L’enfant fait de la diarrhée, refuse les seins, fait de la fièvre etc.

On parle aussi de « viol » lorsqu’un adulte entretient un rapport sexuel avec un enfant de moins de 15 ans et que celui-ci tombe malade.

Le viol qui consiste à prendre de force une femme ou un enfant est un phénomène nouveau dans nos sociétés.
Cela est d'autant plus vrai que, dans les cas donnés en exemple ici, l'idée que véhicule le mot qui nous aide à traduire "viol" serait plutôt: "PORTER PREJUDICE A L'ENFANT". Se profile aussi l'idée de "violation d'interdit".
......
Toutes nos félicitations pour cette ouverture vers une tradithérapie plus contemporaine. Et qui prenne en compte les évolutions de la société. Donc, de l'homme. Que de maux à soulager!
Et si tu te présentais brièvement dans la rubrique dédiée à cet effet...?
Akiba.
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